Actualité
Une attaque rageuse a envahi la toile, celle d’une infirmière de l’Education Nationale, installée en France, formatrice en éducation à la sexualité. Nadine Francois Lubin qui se définit comme « Une infirmière qui ne supporte plus les enfantillages des professeurs », allume la colère sur le Net, où les réactions indignées se multiplient. La dame a trouvé une fan en la personne de Catherine Conconne, la Sénatrice, qui manifestement partage avec l’infirmière ces mots destructeurs. L’élue PPM sort son porte voix habituel sur Facebook, pour dire son « J’aime » et applaudir l’immense bêtise. Le SNUEP-FSU Martinique réagit aux attaques contre les enseignants. Le syndicat apporte son « soutien à tous les personnels de l’Education, aujourd’hui cibles de nombreuses attaques rageuses, sur les médias et sur la toile. » L'infirmière qui ne supporte pas les enfantillages, aurait mieux fait de glisser un préservatif sur son stylo !


Le pire c'est que cette dame qui cautionne un tel torchon, une telle violence contre les enseignants, se croit légitime pour aller discuter avec le Recteur des conditions de reprise dans les écoles.

Widad AMRA, enseignante passionnée par son métier, actuellement à la retraite.
Réaction d'une autre enseignante
« Chère Madame FRANÇOIS LUBIN,L’une des premières choses que j’enseigne à mes élèves et étudiants est que l’intelligence se niche dans la nuance. Que le propos caricatural est souvent le résultat d’une pensée simpliste, vide, creuse, voire dangereuse.Au delà de cette question de l’entretien des établissements scolaires qui ne nous incombe pas, à nous, enseignants, je vous parle ici des propos injurieux que vous osez tenir sur notre métier de professeur.Votre semblant de lettre ouverte, qui ne présente aucune réflexion digne de ce nom, n’est qu’un amas d’insultes injustifiées. Ainsi, les enseignants ne seraient que « des enfants gâtés » ? Ainsi, les enseignants n’enverraient « qu’une série de cours et d’exercices tous les matins pour que (leur) salaire soit justifié », sans se demander si les élèves y comprennent quelque chose ?Madame FRANCOIS LUBIN, après avoir donné des cours virtuels depuis ce matin, après avoir corrigé des travaux d’élèves, délaissant ainsi ceux de mes enfants, votre torchon m’a interrompue dans la préparation de mon prochain cours. Je me suis d’abord dit que la bassesse de vos propos ne valait pas la peine d’une réponse. Mais la sottise appelle la colère.De ce fait, je vous apprendrai que si comme vous l’écrivez, « certains soignants ne comptent pas leurs heures », mettez-vous en tête que c’est également le cas de bon nombre d’enseignants. Non Madame, nous ne sommes pas une bande de gamins qui devons « grandir et devenir courageux ».Soyez assurée que dans tout domaine professionnel, quel qu’il soit, il y en a qui s’acharnent au travail et d’autres beaucoup moins. Votre secteur n’échappe pas à ce constat. Cessez donc vos propos stigmatisants sur les enseignants. Ceux, nombreux, qui s’efforcent de remplir leur mission auprès des jeunes, s’essoufflent et sont dégoûtés un peu plus chaque jour de ce manque de respect, de reconnaissance.Bon nombre d’entre nous nous sommes adaptés, dans l’urgence, aux logiciels et à d’autres pédagogies pour continuer à transmettre des savoirs à nos élèves, pour garder le contact avec eux, savoir comment ils se portent. Ont refait leurs cours, autrement. Ont cherché d’autres supports, d’autres moyens.Et c’est comme cela, chère Madame, que vous vous permettez de juger l’ensemble de notre corps enseignant ? Vous opposez les soignants aux enseignants. Vous semblez vouloir créer une hiérarchisation de courage et de valeurs là où il n’y en a pas. La preuve en a été donnée récemment, Madame, avec les enseignants volontaires qui ont accueilli les enfants de soignants. Vous ne parviendrez pas à créer la division là où la société a besoin d’entendement.Je vous retourne votre proposition : si vous manquez d’idées nuancées et intelligentes Madame FRANÇOIS LUBIN, autres que celles de dire aux enseignants de nettoyer les établissements par exemple, prenez le temps de vous éloigner des réseaux sociaux pour élever votre pensée. Évitez la parole immédiate. Et revenez, peut-être, par la suite.Parce que l’intelligence se niche dans la nuance, Madame FRANÇOIS LUBIN.Bien à vous.Une enseignante qui ne supporte plus d’être caricaturée.( Fin de citations)
