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On ne les entend pas souvent les 9000 greffiers que comptent les tribunaux de France. Ils restent tellement dans la discrétion, qu’on oublie ou méconnait leur rôle essentiel dans le système judicaire. Ce mardi matin en Martinique le rassemblement des greffiers devant le Palais de Justice de Fort-de-France n’a pas attiré les médias. Pourtant sans eux, la justice est à l’arrêt. Aujourd’hui de nombreuses affaires ont été renvoyées à des dates ultérieures pour cause de grève des greffiers. Un préavis a été déposé au plan national par la CGT, la CFDT, le Syndicat des Greffiers de France. Ils ont été rejoints par l’UNSA et C Justice. Depuis plusieurs semaines, le mouvement commencé à Agen s’est élargi en France où des greffiers se rassemblent chaque jour, à l'heure du déjeuner, sur les marches de plusieurs dizaines de tribunaux.
Les greffiers de Martinique, comme leurs collègues de France, refusent le projet du ministère de la justice de créer un tribunal unique de première instance. Un projet qui selon eux n’est pas adapté à configuration locale et éloigne d’une justice de proximité.


Au moment où il est question de confier davantage de responsabilités au greffier, rebaptisé « greffier juridictionnel » qui pourrait même prononcer un divorce par consentement mutuel, les grévistes réclament la revalorisation des indices statutaires des greffiers en greffiers en chef. Pour l’ensemble du corps des fonctionnaires des services judiciaires ils exigent le bénéficie de revalorisation des salaires. Pour l’intersyndicale mobilisée en Martinique, « la réforme de la justice ne peut faire obstacle à la situation actuelle des fonctionnaires, tant sur leurs charges de travail que sur l’évolution de leur carrière." Ils ont reçu le soutien des magistrats.