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La commémoration de la libération des esclaves le 22 mai 1848 en Martinique, a été salie à Sainte-Philomène, lieu historique de la révolte dans la ville de Saint-Pierre. Bertrand Cambusy, Secrétaire Général de la CSTM, (organisation syndicale, qui avec Marc Pulvar, s’est impliquée et a manifesté pendant des années les 22 Mai, pour que ce jour glorieux de notre histoire soit reconnu par l’Etat français), n’a pas accepté que la parole ne soit pas donnée à son groupe. Le prétexte avancé pour exclure celui qui avait déjà été décrété persona non grata par Alfred Marie-Jeanne, à RLDM ( la radio du Mouvement Indépendantiste Martiniquais) est un peu léger et ne trompe personne: il n’a pas répondu à un mail l’invitant à l’organisation de la manifestation du 22 mai, à laquelle ce syndicat a toujours participé. Ce désaccord a donné lieu à des invectives et à des coups échangés entre partisans des deux camps. Une tache sur la mémoire de nos ancêtres.
Bertrand Cambusy a tenté en vain de s’exprimer mais les autres organisations (Le MIM, le Palima, le CNCP, Martinique Ecologie, dont les responsables sont unis dans l’alliance qui dirige la CTM ) se sentant plus légitimes, ne voulaient pas l’entendre. Quand Daniel Marie-Sainte, (1ervice-président de la Collectivité Territoriale et membre du MIM) lui refuse la parole et annonce Alfred Marie-Jeanne au micro, il est bien question du « président de la CTM. » Pourquoi avoir refusé la parole au représentant de la CSTM qui a été à la pointe de la lutte pour la reconnaissance du 22 mai ? Fallait-il l'exclure ce jour-là ?
Etre au pouvoir à la CTM ne fait pas de ses élus les maîtres du monde. Plusieurs vidéos de ce jour de la honte, dont celle que nous publions, circulent sur les réseaux sociaux et démontrent que 170 ans après l'abolition de l'esclavage, les comportements de la plantation nous habitent encore.
Les images de la vidéo publiée par « France-Antilles » (22 Mai 2018), montrant un homme dont les cheveux blancs ne lui ont pas apporté la sagesse faire le coup de poing, traduisent la haine imbécile qui s’est exprimée ce 22 mai 2018, sur ce lieu où nos ancêtres se sont levés pour leur liberté. 22 Mai 2018 à Sainte Philomène… Notre histoire inachevée Silencieuse, Sainte Philomène tu es restée dans ton rôle Les Saintes et Saints imposés sont là pour les maitres Les tambours de la révolte n’ont pas sonné pour que tu t’affoles Les nôtres ont échangé des mots coutelas, des coups de traitres Il se raconte que seule la montagne Pelée a grondé Pas inquiets les maîtres ont dit : c’est si loin l’autre Mai Sous un vieil arbre s’est entendu un cri d’ancêtre secoué Et des descendants revendiquaient : « c’est moi qui parlerai !» Sainte Philomène à la place de nos divinités Après 170 ans que les esclaves aient brisé leurs carcans Ce 22 mai 2018 tu es encore là, preuve de l’inachevé Notre lutte est bloquée par un nœud nommé cancan Oh grand-mère arrivée enchaînée réveille notre mémoire Ramène le courage et la fierté qui vous ont éclairés Reviens sur cette terre écrire notre histoire Reprend au coin de tes racines tes enfants égarés Trace dans leur conscience les périmètres De cercles immenses de fraternité possible Ceux qui ont permis l’unité de nos ancêtres Pour la lutte finale contre le crime horrible. Flambeaux de la liberté éclairez nos cœurs Nous avons à écrire le chapitre essentiel L’amour de nous-mêmes frères et sœurs Seul passeport pour embrasser l’universel. Lisa David BWÈT ZOUTI : Sainte Philomène est le nom d'une sainte, vierge et martyre de l'Eglise Catholique qui a fait l'objet d'un culte de 1805 à 1961, culte qui provient des restes trouvés en 1802 dans la catacombe de Priscille, à Rome. Une inscription « Filumena » (transcrite en Philomène) fut prise pour le nom de la personne enterrée là. Les restes sont apportés à Mugnano del Cardinale en Campanie en 1805 et font l'objet d'une vénération importante. Plusieurs miracles leur sont attribués, comme la guérison de Pauline Jaricot en 1835, qui reçut une large publicité. Saint Jean-Marie Vianney attribue à son intercession des guérisons miraculeuses, que d'autres attribuent à son intervention à lui. En 1833, une religieuse napolitaine assure qu'elle a eu une vision lui révélant que sainte Philomène était une princesse grecque martyrisée à l'âge de 13 ans, sous Dioclétien. De 1837 à 1861, une fête liturgique est célébrée en son honneur en certains endroits, mais elle n'est pas incluse dans le calendrier catholique universel. Dans l’édition typique 1920 du Missel romain on en introduit une mention (sous la date de 11 août) dans la section Missae pro aliquibus locis (messes en certains endroits), avec l'indication qu'on célèbre la messe commune des vierges martyres, sans textes propres à la sainte. Le 14 février 1961, le Saint-Siège ordonne que le nom de sainte Philomène soit retiré de tous les calendriers liturgiques. Par conséquent, le Missel romain de 1962 (toujours en usage selon le motu proprio Summorum Pontificum dans la forme extraordinaire de la messe de rite romain, ne la mentionne pas. Autrefois elle était fêtée le 10 août, 11 août ou 14 novembre selon les régions. Néanmoins, ses reliques à Mugnano del Cardinale font encore l'objet de pèlerinages de nombreux pays : il existe une archiconfrérie en son honneur, et elle fait l'objet de dévotion en différents endroits dans le monde. Dans le diocèse de Nantes, le nom de la sainte est attachée à plusieurs établissements privés catholiques (sous contrat) le collège Sainte-Philomène de Couëron et l'école Sainte-Philomène de Saint-Omer-de-Blain. »
Ce que nous apprend Wikipédia sur Sainte Philomène :
Pour rappel, Nantes est une ville dont la traite des esclaves a largement contribué à sa prospérité.